LES BESOINS EN OPHTALMOLOGISTES D'ICI 2030
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Graphique 17 :
Evolution de l’activité moyenne d’un ophtalmologiste libéral
Les ophtalmologistes, devant l’augmentation des besoins de la population, ont fait des efforts
considérables et sans précédent pour s’adapter.
Peu de spécialités ont été soumises à de telles
contraintes. Les quinze dernières années ont été marquées par la
généralisation de l’informatisation
des cabinets avec arrivée des logiciels de consultation, par une diffusion très importante des
autoréfractomètres automatiques et des réfracteurs afin de rendre la part de l’examen consacrée à la
réfraction plus efficace et plus rapide
, par la
modernisation des techniques chirurgicales
(cataractes,
glaucomes, rétine, chirurgies réfractives,…), par le
développement des plateaux techniques
et
l’apparition de nouveaux moyens d’exploration (angiographes numérisés, rétinographes non-
mydriatiques, OCT, lasers,…). Plus de
1900 ophtalmologistes libéraux et salariés se sont même
engagés dans une démarche de certification collective ISO 9001‐2000
afin de rendre plus efficace et
plus lisible leur activité vis-à-vis du public.
Le travail aidé par des orthoptistes et en multi‐postes
, afin
de réduire autant que possible les temps morts entre examens et de mettre en pratique la délégation
de tâches,
se développe rapidement depuis 2000 (il est passé de 1 à 15 % en dix ans)
. Cela s’est
traduit aussi par une
augmentation du temps de travail hebdomadaire
évalué déjà à 51H en moyenne
en 1991 par le CERC
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; tout indique que nous sommes plus près des 55H aujourd’hui. Les marges de
manœuvres pour l’avenir sont réduites, hormis pour le travail aidé, d’autant que les tâches
administratives deviennent de plus en plus lourdes et l’on peut être inquiet pour les années à venir de
ce point de vue (DMP, traçabilité, codage des actes, télétransmission, prévention de la judiciarisation,
référentiels, accréditation…). Ces obligations d’ordre administratif ont sans doute leur justification
dans le cadre sociétal actuel, elles engendrent cependant une charge supplémentaire de travail
évidente qui vient se télescoper avec l’augmentation des besoins et la stagnation démographique,
elles seront de plus coûteuses vu le temps de soin perdu. Si, par exemple, de nouvelles obligations
induisent une augmentation de deux minutes du temps moyen de prise en charge d’un patient, cela
peut se traduire à la fin d’une journée où 50 patients auront été vus, par un accroissement du temps
de travail de 100 minutes par médecin, ce qui sera intolérable.
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Les ophtalmologistes français : étude démographique. L. Beyls. Revue de l’Ophtalmologie Française. N°103, juillet 1996, p.24-65.