Page 12 - Les Besoins en Ophtalmologistes

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ACADEMIE FRANCAISE D’OPHTALMOLOGIE (A.F.O.)
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16 ans, pour lesquels une ordonnance médicale est légalement obligatoire. En outre, parmi l’ensemble
de ces patients venus chez l’ophtalmologiste «pour des lunettes», 36 % s’avèrent présenter un
problème médical autre qui nécessite une prise en charge concomitante au détours de l’examen. Il en
résulte que
le «circuit simplifié» ne peut bénéficier qu’à une partie des 16 % de patients restants, et 
concerne au demeurant des consultations parmi les moins longues
.
C’est dire que cette 4
e
proposition, si elle économise des consultations superflues, ne saurait à elle
seule effacer les effets néfastes de la pénurie d’ophtalmologistes, et qu’elle n’est donc à considérer
que comme un appoint raisonnable aux 3 propositions précédentes, comme le montrent les exemples
du Royaume-Uni ou du Canada.
Le gain en «temps libéré» pour les ophtalmologistes pourrait atteindre 5 à 10%, sous réserve que 
l’échange d’informations entre opticien «délivreur » et ophtalmologiste prescripteur soit simple et 
rapide, selon un processus clairement et loyalement défini.  
(Cet axe a été mis en place au travers d’un amendement à la LFSS de 2006 et du décret des opticiens de 2007.
Il n’a peut-être pas encore donné toute sa mesure. Comme prévu, les répercutions sur les délais d’attente des
ophtalmologistes sont limités. Tous les opticiens ne respectent pas les termes du décret et les négociations de la
Convention CNAM-opticiens sont bloquées depuis trois ans. Un référentiel est en cours d’élaboration à la HAS, il
devrait sortir en avril 2011).
5.
Maintien et développement des plateaux techniques et chirurgicaux 
ophtalmologiques, qui maintiendront un accès aux soins et aux progrès, 
homogène sur le territoire 
Cet axe est aussi prioritaire, car la formation actuelle médico-technico-chirurgicale des
ophtalmologistes –
leur champ d’activité a un triple contenu : médical, chirurgical et optique
nécessite impérativement qu’ils puissent exercer l’ensemble de leur spécialité, et qu’ils puissent le
faire sur tout le territoire français.
Il faut rappeler que les ophtalmologistes ont la particularité d’effectuer eux-mêmes la grande majorité
des actes d’exploration nécessaires à leur spécialité (angiographies, échographies, biométries,
tomographies par cohérence optique, ultra-biomicroscopies par US, topographies cornéennes, champs
visuels, aberrométries, techniques diverses d’imagerie médicale,...), les traitements physiques
(différents types de lasers : excimer, Yag, argon, diode, à colorants,...) et les actes chirurgicaux
(réfractifs, cataractes, glaucomes, strabismes, paupières, orbites,...). Il s’agit d’une situation quasi
unique en médecine.
Pour un cabinet d’ophtalmologie attaché à un plateau technico‐chirurgical, 
moins de 2 % des patients ont besoin d’être adressés à un centre de référence.  
Il est donc indispensable de développer ces plateaux techniques, qui seuls permettront l’installation 
de nouveaux ophtalmologistes capables d’assurer une large gamme de soins de proximité
. Ces
plateaux techniques peuvent s’intégrer à des établissements publics (hôpitaux généraux, voire locaux,
ce qui peut améliorer leur image), privés (cliniques et centres de chirurgie ambulatoire), ou être créés