LES BESOINS EN OPHTALMOLOGISTES D'ICI 2030
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2.
La démographie ophtalmologique jusqu’en 2025‐2030
Les caractéristiques de la démographie ophtalmologique ont déjà été exposées au début de ce travail
(chapitre III).
Pour les projections, nous partons des derniers chiffres de la DREES au 01.01.2009 pour la France entière
(métropolitaine + DOM), les écarts étant très faibles par rapport à ceux du CNOM : 5410 et 5447 (différence
<1%) en 2005 ; les écarts sont également assez faibles au niveau régional, le plus important numériquement
étant situé en Ile-de-France (1524 contre 1512) et le plus conséquent en pourcentage en Franche-Comté (66
contre 71, soit un écart de 7%). Dans la plupart des régions la différence est inférieure à 3% entre les chiffres
de la DREES et du CNOM. Les premiers ont l’avantage d’être déclinés par âge, par sexe et d’indiquer les
principaux modes d’exercice. Par ailleurs, le CNOM ne donne plus les chiffres globaux par spécialité depuis
quelques années, mais uniquement ceux en activité régulière.
2.1. Les projections nationales
a.
Contexte général
La DREES a publié, en septembre 2000
41
, une étude montrant que le nombre d’ophtalmologistes pourrait
chuter de 44 % d’ici 2020
.
Cette sombre prévision a été réaffirmée en mars 2002
42
. Cependant, dans cette
étude, le nombre de postes retenu pour l’Internat de spécialité, 1843, correspondait à celui défini pour un
numerus clausus de 3700 alors qu’il était de 4700 en 2002 ! Par ailleurs, l’auteur n’envisageait dans ses
projections aucune progression du Numerus Clausus. De plus pour l’ophtalmologie, les prévisions se basaient
sur un faux chiffre des entrées (43/an), ne tenaient pas compte de l’effet du MICA et de la sous-attribution
des postes d’Internes à l’Ophtalmologie. Enfin, les étrangers n’étaient pas non plus inclus.
Il n’est pas inutile de rappeler ici que l’ophtalmologie a été systématiquement sacrifiée au profit des autres spécialités, hors
numerus clausus (NC)
.
En effet, en 1990, les ophtalmologistes représentaient 6,3% des spécialistes et 3% de l’ensemble des
médecins, alors qu’en 2005, les proportions étaient de 5,2% et 2,7%. En 1990, seulement 1% des nouveaux médecins étaient des
ophtalmologistes ! Ce chiffre relatif est ensuite un peu remonté pour atteindre péniblement 2% en 2000.
L’ophtalmologie a donc été triplement pénalisée depuis 1984 avec l’entrée en vigueur de l’Internat Qualifiant :
‐ réduction du Numerus Clausus
‐ diminution de la part des spécialistes
(40 à 50% des postes du NC contre 60% auparavant)
‐ baisse de la part des Internes en ophtalmologie parmi les spécialistes.
Si la proportion de 2,7% avait été respectée dans l’attribution des postes à l’Internat de 2005 (4489 inscrits), il aurait du y avoir
immédiatement 121 postes ouverts cette année et 135 si l’on voulait retrouver un taux normal (3% des postes de médecins), et plus
s’il s’agissait de rendre justice à l’ophtalmologie du retard accumulé.
Vu la pénurie actuelle et les importants délais d’attente
(les
plus importants de toutes les spécialités),
rien ne justifie que l’ophtalmologie continue à être sacrifiée.
41
Etudes et Résultats N°83, septembre 2000.
Les ophtalmologues : densités géographiques et tendances d’évolution à l’horizon 2020.
Xavier Niel,
Marc Simon et Annick Vilain avec la participation de Dominique Baubeau. DREES.
42
Série Statistiques N° 30, février 2002
. Projections médecins 2002-2020 – hypothèse
numerus clausus
4700 et 1 843 postes d’internes.
Daniel
Sicart. DREES.