Page 24 - Les Besoins en Ophtalmologistes

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ACADEMIE FRANCAISE D’OPHTALMOLOGIE (A.F.O.)
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aussi pour beaucoup d’autres raisons. Il y a une sorte d’effet de « masse critique » de l’agglomération. Il
faudrait raisonner en terme de zone d’attraction de ces centres urbains.
Unité urbaine
< 20 000 h De 20 000 à
< 100 000 h
De 100 000
à 2 M
Agglom. parisienne
% des
ophtalmos
12,5%
19,7%
41,7%
26 %
Tableau 5 :
Répartition des ophtalmologistes suivant les unités urbaines.(Drees 2009)
Il n’y a qu’un tiers des ophtalmologistes exerçant dans des unités urbaines de moins de 100 000 h. Il faut
cependant garder en mémoire que si la densité médicale actuelle est la densité la plus importante que la
France n’ait jamais connu (mais les besoins n’ont jamais non plus été aussi importants),
la répartition entre 
les villes et les campagnes n’a jamais été aussi bonne grâce à la poussée démographique des années 80
.
D'après le rapport du CNOM du 14 juin 2003 (Dr Patrick BOUET) « Liberté d'installation, liberté d'exercice,
Quelle médecine pour quels médecins ? » : la progression de la densité dans les régions à faible taux a été de
30 à 40% depuis 1985 pour une augmentation de 20% dans les régions à fort taux de densité. D’autre part,
tout département a au moins un service d’ophtalmologie public et une clinique où on pratique des
interventions chirurgicales ophtalmologiques.
Les moyens de communication n’ont jamais été aussi développés entre patients et médecins (routes,
automobiles, transports en commun, téléphone, fax, e-mail). Si l’on excepte quelques zones rurales limitées
et semi-désertiques dans les Alpes du sud près de la frontière italienne, dans le massif central (Lozère), en
Champagne ou dans le Limousin, il est très difficile de trouver en France 2 ophtalmologistes distants de plus
de 60 kms, ce qui paraît acceptable vu qu’il n’y a pas d’urgence vitale dans cette spécialité. Il n’y a pas de
désert ophtalmologique aujourd’hui (ils existent par contre aux USA, au Canada et dans une certaine mesure
au Royaume-Uni) ; il faut parcourir une moins grande distance aujourd’hui pour voir un ophtalmologiste que
pour accoucher. A l’avenir,
il conviendrait de différencier l’inégalité de répartition entre régions
, corrigible
par des mesures comme une augmentation différentielle des postes formateurs suivant la densité des
régions et la mise en place d’ancrage dans la région d’origine ;
et d’autre part,
les inégalités intra‐régionales
,
liées essentiellement à une inégalité de répartition des unités urbaines qui s’accompagnent d’un
regroupement des plateaux techniques, des hôpitaux et des cliniques sur celles-ci. Une meilleure répartition
intra-régionale nécessiterait la conservation ou l’amélioration du maillage en sites techniques
interventionnels afin que les ophtalmologistes (spécialistes médico-chirurgicaux) puissent y exercer
l’ensemble de leurs compétences.
Par ailleurs, il est fortement souhaitable de mieux répartir les postes d’internes formateurs sur l’ensemble du
territoire de chaque région, en tenant compte des capacités de formation des hôpitaux généraux et du privé
(comme le prévoit la loi HPST). La formation pratique actuelle reste trop centrée sur les CHU, ce qui incite
ensuite naturellement les nouveaux ophtalmologistes à s’installer près des centres qu’ils ont connus durant
leur formation.