Page 86 - Les Besoins en Ophtalmologistes

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ACADEMIE FRANCAISE D’OPHTALMOLOGIE (A.F.O.)
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Tableau 34 :
Projection des besoins pour l’activité chirurgicale (libérale et publique) en nombre de séjours
Cela pose‐t‐il un problème insurmontable obligeant les ophtalmologistes à modifier profondément leur 
champ d’activité ?
En fait, non. Actuellement, on estime à environ 2000 le nombre d’ophtalmologistes ayant
une activité chirurgicale. Si l’on considère un temps moyen d’une heure par intervention, on en déduit que les
900 000 interventions représentent environ 450 interventions annuelles par chirurgien, soit 450 H de chirurgie
par année, ou onze heures / semaine (sur une base de 42 semaines par an) ou encore 25 % de leur temps de
travail moyen. Depuis 1988, tous les néo-ophtalmologistes, ayant le DES, ont eu aussi une formation
chirurgicale. Même si tous ne se consacreront pas à la chirurgie, on peut penser que ça sera le cas des 2/3, soit
environ 3500 à 4000 médico-chirurgicaux à l’horizon 2025, si des mesures correctrices sont prises pour la
démographie. On voit immédiatement qu’un quasi doublement des chirurgiens pourra aisément absorber une
augmentation de 80 à 100 % de l’activité chirurgicale. De plus, il est sans doute possible d’augmenter dans de
nombreux endroits la productivité de 10 à 15 % par unité de temps à condition que les établissements y
mettent les moyens (personnels, logistique). Donc, sur le papier, il n’y a pas d’obstacle majeur à ce que les
besoins chirurgicaux puissent être assumés dans l’avenir, qui relèvent pour la plupart d’une chirurgie de
proximité, de niveau 1. Il pourrait en aller très différemment sur le terrain si les sites opératoires étaient réduits,
et non ouverts aux nouveaux ophtalmologistes.
Il s’agit là d’un
 point extrêmement important, car la formation actuelle médico‐technico‐chirurgicale des 
ophtalmologistes nécessite impérativement qu’ils puissent exercer l’ensemble de leur spécialité pour pouvoir 
s’installer
. Une répartition harmonieuse sur le territoire ne peut se concevoir que s’il y a des sites opératoires
bien répartis sur le territoire et ouverts. De plus le développement de la chirurgie ambulatoire ne peut se
concevoir que si la chirurgie est réellement de proximité pour une population majoritairement âgée.
Un cabinet 
d’ophtalmologie attaché à un plateau technico‐chirurgical peut ainsi satisfaire la grande majorité des besoins 
des patients. Il est donc indispensable de développer ces plateaux qui seuls permettront l’installation 
d’ophtalmologistes
. Ceux-ci peuvent se greffer sur des établissements publics (hôpitaux généraux, voire
locaux), privés (cliniques) ou être créés de novo (centres médico-technico-chirurgicaux ophtalmologiques ou
centres indépendants des établissements de santé). Des conventions et des partenariats publics-privés doivent
être facilités. Les mesures incitatives d’installation les plus efficaces seront celles qui seront axées sur ces
plateaux médico-technico-chirurgicaux.
Concernant l’activité médicale et chirurgicale des hôpitaux, elle devrait être relancée avec le fort 
accroissement d’Internes prévu après 2010, lesquels absorberont une partie modérée, mais réelle, de 
l’activité à venir.