Page 37 - Les Besoins en Ophtalmologistes

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LES BESOINS EN OPHTALMOLOGISTES D'ICI 2030
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Ce document montre bien que
les pratiques sont très différentes entre orthoptistes libéraux et 
salariés. La conception ancienne de l’orthoptie tournée vers la rééducation des troubles 
oculomoteurs est l’apanage des orthoptistes libéraux. Les évolutions de la pratique orthoptique sont 
mises en application quasi‐exclusivement par les orthoptistes salariés. 
Ceci est tout à fait conforme aux évolutions réglementaires qui se sont donc traduites dans les faits
aussi bien quantitativement (croissance importante du secteur salarié) que qualitativement (les
nouvelles prérogatives des orthoptistes sont bien mises en application dans le secteur salarié, c’est-à-
dire dans un cadre de collaboration directe entre ophtalmologistes et orthoptistes, dans une unité de
lieu). La situation française se rapproche de ce qui est la règle dans les autres pays.
1.4.
Exercice et compétence de l’orthoptiste en Europe 
En 2006, dans son rapport sur la filière visuelle, le SNOF avait fait le point sur la situation de l’orthoptie
dans l’Union Européenne (qui comprenait encore 15 pays lors du recueil des données). Les données
ont été confirmées par une enquête auprès de l’UEMS en 2010 (à paraître).
Réglementation de l’ORTHOPTIE dans l’Union Européenne des 15 
Dans 9 pays, l'exercice et la formation étaient réglementés. Ces pays étaient l'Allemagne, la France, le
Portugal, le Royaume Uni, les Pays-Bas, l'Italie, la Suède, l'Autriche et la Belgique. A signaler également la
Suisse (hors UE). Au Luxembourg, en Norvège et en Irlande, l'exercice de la profession était réglementé, bien
qu'il n'y avait pas de centres de formation dans ces pays. Au Danemark, la profession existait, mais n’était pas
réglementée, il en était de même en Finlande. 13 pays reconnaissaient donc la profession d’orthoptiste. La
profession s’est particulièrement développée en France, en Suisse, en Italie et en Allemagne.
L’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Irlande, le Luxembourg, le Royaume-Uni, les
Pays-Bas, la Norvège, la Suisse et la Suède, soit
12 pays, reconnaissaient le droit
(parfois sous certaines
conditions)
aux orthoptistes de faire les réfractions
. Mais seulement dans deux pays, ils pouvaient prescrire
des lunettes.
Dans la plupart des pays, les orthoptistes étaient quasi‐exclusivement salariés 
(cf. tableau 13)
et exerçaient 
sous la direction d’un ophtalmologiste.
Il n’y a qu’en France où l’exercice était majoritairement libéral (58 %,
mais le taux réel, en tenant compte des exercices mixtes est plutôt de 50 %). Dans la plupart des pays, les
orthoptistes, en plus de la réfraction et de la rééducation oculaire, étaient habilités à faire d’assez nombreux
examens complémentaires (champ visuel, vision des couleurs, électrophysiologie, photographie du fond
d’œil, tonométrie sans contact, biométrie oculaire,…).
Avec le décret de 2007, la France a rattrapé le retard qu’elle avait sur certains pays concernant le champ
d’exercice de l’orthoptie. Elle a une caractéristique par rapport à tous les autres pays européens : un exercice
libéral majoritaire. De ce point de vue, il y a une évolution majeure en France, puisque 75 % des nouveaux
orthoptistes semblent se diriger vers un exercice salarié qui leur permet de pratiquer l’ensemble du champ
d’activité de leur profession et d’éviter des investissements coûteux.