LES BESOINS EN OPHTALMOLOGISTES D'ICI 2030
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Ces régions n’ont absolument pas anticipé l’importance des départs en retraite et la croissance de leur
population. Tout se passe comme si elles se reposaient sur leur attractivité potentielle, qui est réelle.
C’est très préoccupant, car un manque important de nouveaux ophtalmologistes dans ces trois
régions, risque d’attirer durablement de nombreux ophtalmologistes d’autres régions et ainsi
provoquer un déséquilibre important pour l’ensemble des régions malgré les efforts de formation
consenties par chacune.
Un stage obligatoire dans le secteur libéral pourrait être inclus dans le cursus
, ce qui permettrait aux
Internes de découvrir réellement les différents aspects de la médecine libérale, de les préparer
concrètement (pour une bonne partie d’entre eux) à leur futur exercice professionnel et de libérer un
stage (sur 6 obligatoires) dans les services hospitaliers formateurs. Il ne faut pas perdre de vue que les
facultés de médecine délivrent des formations professionnalisantes qui doivent donc être en
adéquation avec la pratique.
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Peut‐on améliorer la répartition sur le territoire et avoir suffisamment de stages ?
Intérêt de la participation des hôpitaux périphériques et du développement d’un stage en
libéral
Attribuer globalement suffisamment d’Internes annuellement à l’ophtalmologie est une chose, les
répartir sur le territoire en est une autre. C’est là où doit se dérouler également une remise en cause
du schéma actuel de formation.
Même s’il est souhaitable que les ophtalmologistes se regroupent pour former des cabinets et des
plateaux techniques plus importants, mieux équipés, ce qui aura pour corollaire d’augmenter la
distance moyenne entre ces structures, il faut garder une répartition harmonieuse sur le territoire, pas
seulement centrée sur les villes de CHU ou les grandes villes. Or, l’attribution des postes d’Internes
cumule actuellement deux handicaps majeurs pour y parvenir. En premier lieu, de très nombreux
Internes ne sont pas originaires de la région où ils effectuent leur internat : ils ne connaissent pas le
tissu médical de la région et n’ont pas d’affinité pour telle ou telle ville de cette région. Leur penchant
naturel sera de retourner dans leur région d’origine ou de s’installer dans la ville qu’ils auront connu
durant leur internat, c’est-à-dire celle où se situe le CHU. En second lieu, les stages sont aujourd’hui
très centrés sur les villes de CHU (à 75 % en moyenne et parfois à 100 %, cf. tableau 60). Ceci ne peut
que concentrer les installations.
Pourtant, dans certaines régions (Alsace, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes), il y a une parité entre
les postes périphériques et le CHU. Il y a certes des particularités dans le tissu ophtalmologique
hospitalier de chaque région, mais
cela doit être un objectif que d’accroître fortement le nombre de
postes dans les hôpitaux périphériques et ceci pour trois raisons majeures :
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améliorer la répartition des futurs ophtalmologistes dans chaque région.
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Créer suffisamment de terrain de stages, les services universitaires ne le pouvant à eux seuls.
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Améliorer la permanence des soins dans la spécialité (PDS).