Page 111 - Les Besoins en Ophtalmologistes

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LES BESOINS EN OPHTALMOLOGISTES D'ICI 2030
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Les densités cibles ont été choisies en fonction d’un mélange de 3 critères principaux : densité de départ en
ophtalmologistes (2009), évolution régionale de la population, vieillissement prévisible de cette population. Il
y a également des contraintes à ne pas négliger ; par exemple, réduire trop la densité (donc la formation)
dans les deux régions excédentaires actuelles (IDF et PACA) pourrait créer un « appel d’air » et attirer des
ophtalmologistes d’autres régions que l’on aurait eu grand peine à former. Il s’agit en effet de régions
attractives (conditions de vie, revenus, …) ce que plébiscite d’ailleurs l’ensemble de la population puisque que
ce sont des régions dont la population va nettement augmenter. A l’inverse, il est aussi illusoire de vouloir
passer la densité en 20 ans de 6 à 10 pour une région actuellement déficitaire, atteindre une densité seuil de
8/100 000 h est déjà un défi important.
On voit sur le tableau 52 que la densité moyenne augmente légèrement (de 8,8 à 9,3) à l’horizon 2030, ce qui
est la conséquence de certains ajustements pour des régions où le taux des plus de 65 ans sera plus élevé que
la moyenne (par ex. le Limousin ou le Poitou), mais aussi de la densité seuil à 8. On arrive à un chiffre
d’ophtalmologistes nettement plus élevé (6449) que celui avancé avec l’hypothèse « 3 % des Internes
». Il 
faudrait en effet un scénario « 3,5 % des Internes » pour y arriver. On voit ici toute la différence entre des 
prévisions nationales qui cherchent à définir les conditions pour obtenir une densité globale pas trop 
pénalisante, mais qui ne se préoccupe pas de corriger des disparités locales et des estimations faites à 
partir de chaque région. Il est en effet peu défendable de vouloir faire perdurer les inégalités du passé. 
Le
renouveau de la démographie est aussi là pour ne pas réitérer certaines erreurs.
Par ailleurs, vu les incertitudes démographiques sur la population, il ne faut pas être trop juste dans les
évaluations des besoins. En l’espace de 5 ans, le modèle prévisionnel de la population de l’Insee (Omphale) a
revu à la hausse la population française de 4 millions d’habitants en 2030…ce qui n’a pas été pris en compte
dans la fixation actuelle du numerus clausus en médecine. Les DOM et les anciens TOM posent un problème
particulier non résolu dans les prévisions, car les ophtalmologistes qui y exercent ont été dans leur grande
majorité formés en France métropolitaine ; il conviendrait donc de rajouter leurs besoins dans l’effort de
formation à fournir par les régions métropolitaines…
D’autre part, compte tenu de l’augmentation importante de la population prévue dans certaines régions, cela
se traduira par un besoin plus important en ophtalmologistes dans ces mêmes régions et donc par la
nécessité d’un effort de formation supplémentaire pour elles (ex : Alsace, Bretagne, Languedoc-Roussillon,
Rhône-Alpes,…).
La dernière colonne du tableau convertit en ophtalmologistes les densités cibles en fonction de la population
estimée en 2030.
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Combien d’ophtalmologistes partiront en retraite dans chaque région ? 
Le tableau 53 montre que
la grande majorité des ophtalmologistes doit être remplacée dans les 20 ans à 
venir, puisque le taux de retraite sera de 75 % sur la France
avec un maximum de 88 % en Champagne-
Ardennes et un minimum de 67 % dans le Nord-Pas-de-Calais. Surtout, il indique les départs prévisibles d’ici
20 ans par région et par tranche d’âge de 5 ans, ce qui permet de se faire une idée des effectifs à remplacer