Page 106 - Les Besoins en Ophtalmologistes

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ACADEMIE FRANCAISE D’OPHTALMOLOGIE (A.F.O.)
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2.2.
Les projections régionales 
a.
Situation actuelle 
Dans l’enquête démographique de 2003 du SNOF, nous avions évalué le déficit en ophtalmologistes dans les
régions dont la densité est inférieure à 8/100 000h.
Cette densité de 8 nous semblant être la valeur plancher 
sous laquelle des signes multiples de pénurie de l’offre de soins se multiplient
(notamment généralisation
de longs délais d’attente de rendez-vous de consultation et apparition de files d’attente pour la chirurgie).
Entre 8 et 10 ophtalmologistes / 100 000 h, la situation est assez satisfaisante. Bien sûr, d’autres facteurs
interviennent comme la répartition intra-régionale, la structure par âge de la population ou le taux
d’urbanisation. Cependant, en première analyse, le résultat est pertinent.
Seules deux régions sont nettement excédentaires par rapport à la moyenne. L’Ile-de-France a la densité la
plus élevée (13,1/100 000h). L’autre région « excédentaire » est la région PACA (densité 12). Il faut cependant
remarquer que les densités sont en diminution dans ces 2 régions par rapport à 1999 et que ce phénomène
devrait nettement s’accélérer à l’avenir. Par ailleurs, la surdensité de l’Ile-de-France est à relativiser en raison
de la situation particulière de Paris, plus grosse ville du pays, capitale, et disposant d’une offre de soins
importante attirant une clientèle non négligeable au-delà de l’IDF. Ainsi, 18 % des hospitalisations en
ophtalmologie en Ile-de-France concernent des patients n’habitant pas dans la région parisienne
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. L’Ile-de-
France est entourée de régions déficitaires (Picardie, Champagne, Centre, Normandie, Bourgogne) et
contribue partiellement à l’offre de soins pour la partie contiguë de ces régions.
A l’avenir, comme l’ont souligné les travaux récents de la Drees et de l’ONDPS, les densités entre les régions
vont beaucoup évoluer et
il ne sert à rien de chercher à déplacer les professionnels actuels, il faut avant 
tout s’attacher à ce que les nouvelles générations de médecins soient bien réparties entre les régions et à 
l’intérieur de celles‐ci. 
La loi HPST, en régionalisant les effectifs par spécialité doit permettre d’approcher cet objectif.
Les travaux de l’ONDPS publiés dans le rapport 2006-2007 avaient montré que dans la plupart des régions, le
nombre d’inscrits au conseil de l’ordre était supérieur en ophtalmologie au nombre de DES formés dans la
région. La mobilité des diplômés n’a donc pas eu de conséquence négative pour l’instant. Il faut cependant
souligner qu’en Ile-de-France et en PACA, le nombre d’inscrits était plus du double de celui des néoformés
dans la région. Cela signifie que ces deux régions sont attractives, mais aussi qu’il y a un réel danger pour les
autres régions au cas où ces deux régions ne formeraient pas à l’avenir suffisamment d’ophtalmologistes
pour remplacer les départs. En effet, il y aurait création d’un « appel d’air » qui déplacerait des
ophtalmologistes d’ailleurs, ce qui ruinerait les efforts de formation réalisés par les autres régions afin de
limiter leur pénurie médicale.
Il nous semble nécessaire de : 
‐ développer une véritable politique de formation avec une augmentation et une meilleure 
répartition des postes formateurs sur le territoire.
La participation de structures médicales privées
(cliniques et cabinets médicaux) est un élément important pour atteindre cet objectif.
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étude IRIS- la prise en charge des troubles de la vision en Ile-de-France.
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