ACADEMIE FRANCAISE D’OPHTALMOLOGIE (A.F.O.)
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Graphique 26 :
Projections 2010-2030 du nombre d'Ophtalmologistes pour la FRANCE ENTIERE
(hors TOM) à partir des données de la CARMF et de la DREES.
Commentaires sur le tableau 46 et le graphique 26 :
En sacrifiant le recrutement ophtalmologique comme dans l’hypothèse basse, la situation deviendra vite
intenable
. Dès 2020, la profession aura perdu 25 % de ses effectifs ! En 2025, on en sera à 40 %, pour
finalement se retrouver avec seulement 59 % des effectifs actuels en 2030 (soit une perte de 41 %). Cette
situation ne serait ni tenable, vu les besoins, ni compréhensible étant donné la forte augmentation actuelle des
internes.
L’hypothèse 2,7 % des Internes
provoquerait une chute des effectifs dès 2011, mais plus progressive
. Il y aurait
quand même une baisse d’environ 13 % des effectifs
en 2020 (et une baisse de 16 % de la densité), le
maximum serait atteint en 2024 (4682 ophtalmologistes) avec une perte de près de 18 %des effectifs et une
baisse de 22 % de la densité !
Puis il y aurait une remontée en 2030 à 5296 ophtalmologistes (perte de 7 %). La
chute rapide des effectifs entre 2015 et 2025 paraît difficilement supportable et les délégations n’auront
probablement pas le temps d’êtremises en place vu lemanque de paramédicaux formés.
Si 3 % des Internes devenaient ophtalmologistes, les problèmes seraient moins aigus sans léser les autres
spécialités dans l’attribution des postes
. Les effectifs baisseraient lentement. En 2020, il y aurait toutefois une
diminution à 5192 ophtalmologistes, soit une baisse de 8,6 % (de 12 % pour la densité). La baisse maximale
serait atteinte en 2023 (5026 ophtalmologistes) : 11,5 %. Puis il y aurait une remontée en 2030 à 5858
ophtalmologistes (gain de 3 % par rapport à 2009). Il faut cependant souligner que la densité aura diminué à 8,4
ophtalmologistes / 100 000h vu que la population atteindra près de 70M d’h pour la France entière en 2030,
sans parler du vieillissement de la population.
Cette hypothèse 3 % apparaît donc comme un minimum vital pour la profession afin de permettre
l’adaptation de la profession à la demande et aux nouvelles formes d’exercice, car elle n’évitera pas de
pousser fortement la démographie orthoptiste pour faire face à l’accroissement des besoins en soins
oculaires à cet horizon
(+ 40-50 % au moins). Après 2025, elle permettrait une augmentation démographique
assez rapide si le besoin s’en faisait sentir après une longue période de pénurie médicale. La baisse des effectifs
jusqu’en 2023 ne sera cependant pas facile à compenser et nécessitera des délégations importantes et
efficaces.