ACADEMIE FRANCAISE D’OPHTALMOLOGIE (A.F.O.)
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Dans les cinq prochaines années (2010‐2014), 886 départs sont attendus ; 1357 entre 2015 et 2019 et 1471
entre 2020 et 2024. Dans les 15 années à venir, il devrait donc y avoir 3714 départs, soit une moyenne de
248 par année !
Comme nous l’avons vu, le seul élément qui pourrait minorer ces départs serait qu’un nombre plus important
d’ophtalmologistes continue son activité au-delà de 65 ans. C’est une hypothèse plausible. En supposant
qu’un peu plus de 700 ophtalmologistes travaillent après 65 ans entre 2020 et 2025, cela ramènerait le
nombre de départs à environ 3300 en 15 ans, soit une moyenne de 220 encore par année. Il ne nous semble
pas raisonnable d’envisager actuellement qu’une portion plus importante d’ophtalmologistes continue son
activité, à moins que l’âge de la retraite et/ou la durée de cotisation ne soient allongés d’ici 2020.
En conclusion, sur la période 2010‐2025, il faut s’attendre à ce qu’au moins 220 ophtalmologistes partent
par année. Nous ne pouvons plus attendre pour remonter les effectifs en formation, car dès 2011, les
départs vont augmenter.
d.
Les hypothèses d’entrées (nouveaux ophtalmologistes formés)
Nos projections se font suivant trois hypothèses.
HYPOTHESE 3 % des Internes
:
Les nouveaux diplômés en ophtalmologie représentent 3 % des Internes en
médecine par année + 30 ophtalmologistes étrangers/an
. Cette hypothèse cherche à redonner à
l’ophtalmologie le niveau de formation qu’elle avait jusqu’en 1990 et à rattraper le retard afin qu’elle puisse
se mettre dans de bonnes conditions pour faire face à la progression des besoins de la population. Les
étrangers (hors UE, et UE y compris provenant des 10 nouveaux pays étrangers en 2004) sont 30 par année :
cela correspondrait à un recrutement assez volontaire et actif des ophtalmologistes étrangers.
HYPOTHESE 2,7 % des Internes
: Les nouveaux diplômés représentent 2,7 % du numerus clausus défini 10
ans plus tôt + 20 ophtalmologistes étrangers/an
. Le nombre de nouveaux ophtalmologistes par année est
proportionnel à l’importance relative actuelle de cette spécialité par rapport à l’ensemble de la médecine. Les
étrangers (hors UE, et UE y compris provenant des 10 nouveaux pays étrangers en 2004) sont 20 par année,
chiffre assez similaire à ce qu’il est aujourd’hui. Il n’y aurait pas de rattrapage du retard accumulé, mais
simplement conservation de la proportion actuelle en suivant la remontée du Numerus Clausus et du nombre
de postes ouverts aux ECN (Epreuves Classantes Nationales).
HYPOTHESE BASSE
:
100 nouveaux ophtalmologistes / an et ceci de façon invariable dans le temps
. C’est-à-
dire statu quo minimal actuel (80 DES + 20 étrangers validés). L’Ophtalmologie ne bénéficierait pas de la
remontée du numerus clausus contrairement aux autres spécialités et ceci bien qu’elle soit déjà défavorisée
depuis 15 ans par rapport à elles. Cette hypothèse d’école consisterait à sacrifier l’ophtalmologie, malgré la
pénurie actuelle et l’augmentation des besoins. Elle a le mérite de montrer les conséquences d’une non
modification de la formation actuelle en volume.
Le contexte général est celui
d’un Numerus Clausus passant à 7500 en 2011 et maintenu ensuite à ce niveau.
Par rapport aux hypothèses du rapport 2006 du SNOF sur la filière visuelle, il y a une modification importante
quand au démarrage des hypothèses 2,7 et 3 % des Internes. En effet, nous avons vu qu’il n’y a pas eu